Deidre <p>finished reading</p>
La cité des fous by Marc Stéphane
Porté à l’excès sur la morphine, Marc Stéphane est interné de force à Sainte-Anne pendant trois mois avant de calmer …
Curieuse de tout, partageuse par passion. Toutes les critiques de livres sont aussi disponibles sur mon blog : unspicilege.org/
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Porté à l’excès sur la morphine, Marc Stéphane est interné de force à Sainte-Anne pendant trois mois avant de calmer …
Porté à l’excès sur la morphine, Marc Stéphane est interné de force à Sainte-Anne pendant trois mois avant de calmer …
our avoir créé un signe de reconnaissance repris par une génération de résistants à une Europe dévoyée, corrompue et autoritaire, …
Plusieurs dessinateurs de bande dessinée que j'ai croisés dans ma vie m'ont parlé de ce piège dans lequel certains de leurs collègues tombent : celui de n'avoir jamais appris à crayonner d'après nature, mais uniquement dans les BD de leurs prédécesseurs. Leur style possède alors des atouts narratifs qui manqueront peut-être à d'autres artistes moins exposés à ce genre d'œuvres, mais il sera aussi dépourvu de ce petit côté réaliste, universel et cohérent dans les expressions et les placements des décors et des personnages.
Il en va de même pour les écrivains qui ne puisent du matériau que dans des fictions. Une certaine aisance dans leur façon de dépeindre leurs protagonistes - qui peut parfois confiner au cliché, avouons-le - ne compense pas leur absence d'humanité réelle.
— Trystero by Laurent Queyssi
Merci aux Éditions L'échappée de faire revivre des grands textes de fiction politique souvent oubliés dans leur formidable collection lampe-tempête. Absolument tous les livres de cette collection ont basculé dans ma liste de souhaits. Merci aussi pour le formidable travail de conception faisant en plus de ce roman un objet magnifique. L'auteur, c'est Jean Malaquais, un juif polonais qui écrira pourtant en français après avoir quitté la Pologne pour la France, en 1925, alors qu'il n'avait que 17 ans. Il sera poussé vers l'écriture par André Gide et gagnera le prix Renaudot en 1939 pour son premier roman, Les Javanais, que j'ai bien l'intention de lire aussi. Dans Le Gaffeur, il nous conte l'étrange histoire de Javelin, qui, dans une société dystopique, rentre un soir chez lui pour trouver l'appartement qu'il avait quitté le matin apparemment occupé depuis longtemps par des inconnus. Ne parvenant plus à joindre sa femme semblant …
Merci aux Éditions L'échappée de faire revivre des grands textes de fiction politique souvent oubliés dans leur formidable collection lampe-tempête. Absolument tous les livres de cette collection ont basculé dans ma liste de souhaits. Merci aussi pour le formidable travail de conception faisant en plus de ce roman un objet magnifique. L'auteur, c'est Jean Malaquais, un juif polonais qui écrira pourtant en français après avoir quitté la Pologne pour la France, en 1925, alors qu'il n'avait que 17 ans. Il sera poussé vers l'écriture par André Gide et gagnera le prix Renaudot en 1939 pour son premier roman, Les Javanais, que j'ai bien l'intention de lire aussi. Dans Le Gaffeur, il nous conte l'étrange histoire de Javelin, qui, dans une société dystopique, rentre un soir chez lui pour trouver l'appartement qu'il avait quitté le matin apparemment occupé depuis longtemps par des inconnus. Ne parvenant plus à joindre sa femme semblant inaccessible, son identité paraît peu à peu se dissoudre dans les rouages d'une administration absurde, décidée à le faire disparaître sans qu'il ne comprenne pourquoi.
Long plaidoyer contre le totalitarisme, le conformisme, pointant du doigt l'absurdité d'une bureaucratie aveugle et destructrice, ce roman est à la fois ironique et parfaitement terrifiant. La société qui y est dépeinte se fait de plus en plus écrasante, déterminée à faire taire les voix dissonantes, au fur et à mesure de la progression d'un récit qui penche petit à petit vers le drame. Tout y est gris, moche, oppressant. Au milieu de ce sinistre, seuls quelques personnages permettent de sortir de l'ombre.
Ode à l'anti-conformisme, Le Gaffeur est un récit révolutionnaire de part sa profonde modernité. Un juste miroir des angoisses contemporaines que l'on retrouve déjà impeccablement décrites et dénoncées. La portée politique du texte est parfaitement mise en valeur par l'appareil critique propre à la collection, le texte de Geneviève Nakach, surtout, qui a soutenu une thèse sur Jean Malaquais, apporte un éclairage passionnant.
Quand un grand roman rencontre l'éditeur parfait pour le mettre en valeur...
De Délivrance, je connaissais déjà l'adaptation cinématographique, signée John Boorman, une vraie, grande et belle claque cinématographique comme j'en ai rarement eu, comme souvent quand on regarde un film aussi puissant très jeune. J'ai d'ailleurs eu l'occasion il y a quelques mois de le revoir sur grand écran, moi qui n'avais jamais eu cette chance (je vous en parle ici). C'est à ce moment que j'ai appris que le film était l'adaptation d'un roman signé James Dickey, auteur qui semble avoir insinué à l'époque auprès de l'équipe de tournage que tout ce qui y était relaté lui était réellement arrivé.
Des propos particulièrement choquants quand on connaît un minimum l'histoire de cette descente de rivière en canoë presque improvisée par 4 citadins à la recherche de sensations authentiques qui tournera tout bonnement au cauchemar quand ils seront confrontés à la rudesse des éléments et de la population locale.
J'étais à …
De Délivrance, je connaissais déjà l'adaptation cinématographique, signée John Boorman, une vraie, grande et belle claque cinématographique comme j'en ai rarement eu, comme souvent quand on regarde un film aussi puissant très jeune. J'ai d'ailleurs eu l'occasion il y a quelques mois de le revoir sur grand écran, moi qui n'avais jamais eu cette chance (je vous en parle ici). C'est à ce moment que j'ai appris que le film était l'adaptation d'un roman signé James Dickey, auteur qui semble avoir insinué à l'époque auprès de l'équipe de tournage que tout ce qui y était relaté lui était réellement arrivé.
Des propos particulièrement choquants quand on connaît un minimum l'histoire de cette descente de rivière en canoë presque improvisée par 4 citadins à la recherche de sensations authentiques qui tournera tout bonnement au cauchemar quand ils seront confrontés à la rudesse des éléments et de la population locale.
J'étais à la fois curieuse et remplie d'appréhension quand il s'est agi de découvrir la façon dont certaines scènes avaient été pensées par l'auteur (la scène du banjo, la scène de l'escalade et puis... LA scène...). C'est avec surprise que je me suis rendue compte que l'adaptation était finalement particulièrement fidèle à ce roman d'une force inouïe. J'y ai tout retrouvé : la sensation d'enfermement émanant de la profondeur des gorges, la puissance et le chaos qui se dégagent de cette rivière sauvage, la terreur, la paranoïa... L'écriture de James Dickey a une force évocatrice rare. Chaque ligne est imprégnée de la puissante image des paysages, de l'odeur entêtante de la végétation, du bruit parfois envoûtant, parfois effroyable de l'eau qui s'écoule. Dans cette atmosphère humide et étouffante, il développe une terrible intrigue, dont le suspense maîtrisé nous entraîne peu à peu vers l'épouvante, questionnant sans cesse la psychologie de ses héros, qui sont tous d'une ambiguïté dérangeante. Summum du roman survivaliste, Délivrance nous entraîne à la frontière de l'humanité, quand la morale cède à l'instinct.
Sa lecture fut asphyxiante et terriblement marquante.
Superbe bande dessinée adaptée d'un court roman (d'une longue nouvelle ?) de Jeanne-A Debats, La vieille anglaise et le continent est une ode à la nature, à l'activisme, au féminisme et bien plus encore... La vieille anglaise en question, c'est Ann Kelvin, une militante écologiste qui, alors qu'elle est au seuil de sa vie, accepte la proposition de l'un de ses anciens élèves : transférer son esprit dans le corps d'un cachalot, pour pouvoir agir une dernière fois en faveur des animaux marins victimes de trafic.
L'immensité des océans qui servent de décor à cette histoire est le pendant de l'immensité des thèmes sociétaux abordés dans l'intrigue, avec finesse et réflexion. On sent immédiatement à quel point tous ces sujets tiennent au cœur de l'auteur. Ceci complète parfaitement l'immense poésie et la délicatesse certaine qui baignent l'ensemble du récit, parfaitement sublimées par la mise en images somptueuse de Stefano Martino. …
Superbe bande dessinée adaptée d'un court roman (d'une longue nouvelle ?) de Jeanne-A Debats, La vieille anglaise et le continent est une ode à la nature, à l'activisme, au féminisme et bien plus encore... La vieille anglaise en question, c'est Ann Kelvin, une militante écologiste qui, alors qu'elle est au seuil de sa vie, accepte la proposition de l'un de ses anciens élèves : transférer son esprit dans le corps d'un cachalot, pour pouvoir agir une dernière fois en faveur des animaux marins victimes de trafic.
L'immensité des océans qui servent de décor à cette histoire est le pendant de l'immensité des thèmes sociétaux abordés dans l'intrigue, avec finesse et réflexion. On sent immédiatement à quel point tous ces sujets tiennent au cœur de l'auteur. Ceci complète parfaitement l'immense poésie et la délicatesse certaine qui baignent l'ensemble du récit, parfaitement sublimées par la mise en images somptueuse de Stefano Martino.
Un album tout en élégance, au sens profond et source de belles réflexions.
Dans ce recueil de 10 nouvelles, la Coréenne Chung Bora nous entraîne à la lisière du fantastique, dans un monde inattendu et mélancolique. Un monde dans lequel une étrange tête peut tout à coup sortir des toilettes pour discuter, un monde où une femme tombe enceinte d'avoir pris trop longtemps la pilule, un monde ou un renard blessé peut saigner de l'or...
Plonger dans l'univers de Chung Bora est une sacrée expérience. Puisant ses inspirations dans les mythes coréens, mais teintant le tout d'une surprenante modernité, elle commence chacune de ses nouvelles comme une petit fable légère, pour la faire basculer au fil des lignes vers des récits souvent très noirs, puissants, dérangeants. Il émane de ce recueil une profonde tristesse, une telle étrangeté que l'on se sent souvent désemparé, ne sachant comment réagir face à des événements impossibles à appréhender.
Grâce à son écriture claire et franche, Chung Bora …
Dans ce recueil de 10 nouvelles, la Coréenne Chung Bora nous entraîne à la lisière du fantastique, dans un monde inattendu et mélancolique. Un monde dans lequel une étrange tête peut tout à coup sortir des toilettes pour discuter, un monde où une femme tombe enceinte d'avoir pris trop longtemps la pilule, un monde ou un renard blessé peut saigner de l'or...
Plonger dans l'univers de Chung Bora est une sacrée expérience. Puisant ses inspirations dans les mythes coréens, mais teintant le tout d'une surprenante modernité, elle commence chacune de ses nouvelles comme une petit fable légère, pour la faire basculer au fil des lignes vers des récits souvent très noirs, puissants, dérangeants. Il émane de ce recueil une profonde tristesse, une telle étrangeté que l'on se sent souvent désemparé, ne sachant comment réagir face à des événements impossibles à appréhender.
Grâce à son écriture claire et franche, Chung Bora est capable de mettre en place une situation en quelques mots, de nous mettre dans une atmosphère en quelques phrases, de faire basculer le ton d'un récit d'une ligne à l'autre.
Ce recueil est sans aucun doute parmi les textes les plus étranges qu'il m'ait été donné de lire. Singulièrement fascinant, il m'a happée en quelques pages et je ne l'ai quitté qu'à regret, en me demandant un moment encore qu'étais-je bien en train de lire.
J'ai acheté Avec la permission de Gandhi à la boutique du Musée du Quai Branly, après la visite de l'exposition Bollywood Superstars centrée sur l'évolution du cinéma indien et plus largement, sur celle de l'Inde. Je me suis alors rendue compte que je connaissais peu l'histoire de ce pays qui est pourtant particulièrement dense. J'ai vu dans la lecture de ce livre une manière de découvrir d'une autre façon la période des Indes Britanniques.
Le roman se situe en effet en 1921 et met en scène le capitaine Sam Wyndham, un Britannique travaillant pour la police impériale de Calcutta, ainsi que son jeune collègue indien Sat Banerjee. Confrontés à une série de meurtres mystérieux, ils dirigeront l'enquête alors que la ville est en proie à des agitations ourdies par les soutiens de Gandhi, partisans de l'indépendance du pays. Avec la permission de Gandhi est un polar classique, plutôt efficace, dont …
J'ai acheté Avec la permission de Gandhi à la boutique du Musée du Quai Branly, après la visite de l'exposition Bollywood Superstars centrée sur l'évolution du cinéma indien et plus largement, sur celle de l'Inde. Je me suis alors rendue compte que je connaissais peu l'histoire de ce pays qui est pourtant particulièrement dense. J'ai vu dans la lecture de ce livre une manière de découvrir d'une autre façon la période des Indes Britanniques.
Le roman se situe en effet en 1921 et met en scène le capitaine Sam Wyndham, un Britannique travaillant pour la police impériale de Calcutta, ainsi que son jeune collègue indien Sat Banerjee. Confrontés à une série de meurtres mystérieux, ils dirigeront l'enquête alors que la ville est en proie à des agitations ourdies par les soutiens de Gandhi, partisans de l'indépendance du pays. Avec la permission de Gandhi est un polar classique, plutôt efficace, dont l'atout majeur, outre son personnage principal, est sa représentation détaillée, à travers les événements et les rapports humains, des grands enjeux et du tumulte qui secouait la société indienne de cette période. En effet, à la fin de la Première Guerre Mondiale, l'Inde, appauvrie par les taxes liées à la guerre, voit sa société agitée par un élan de contestation qui aboutit à de longs mouvements de grève ainsi que des émeutes, durement réprimandées par les autorités.
Plonger dans cette atmosphère particulièrement bien mise en avant par l'auteur fut passionnante. Je me suis également beaucoup intéressée à Sam Wyndham, héros torturé possédant de nombreuses facettes, à la merci de démons et d'injonctions contradictoires, à la profondeur d'écriture admirable. Abir Mukherjee bénéficie en effet d'un talent certain pour l'élaboration de ses personnages, chacun des protagonistes du roman ayant une densité très appréciable. Roman profondément documenté et documentaire, Avec la permission de Gandhi fut une lecture captivante me donnant envie de découvrir plus d'aventures du capitaine Wyndham.
Quelle claque que ce roman qui restera malheureusement le seul de Joan Samson. Paru en 1976, il conte l'histoire de l'arrivée dans une petite ville rurale du New Hampshire d'un drôle de commissaire-priseur venu de la ville. Aidé des forces de l'ordre, il commence à organiser des ventes aux enchères avec les biens dont les habitants, parmi lesquels la famille Moore, acceptent de se défaire "pour la bonne cause" : donner des moyens à la sécurité et au développement de la ville. Les Moore se rendent pourtant compte que le nouveau maître de la ville ne compte pas s'arrêter de sitôt, alors que tout le monde semble pris dans un effroyable engrenage.
Il m'a été très difficile de lâcher Délivrez-nous du bien avant la fin tant la mécanique lentement mise en place est efficace. Propulsé dans l'impasse que les Moore semblent obligés d'emprunter, il est difficile de reprendre son souffle …
Quelle claque que ce roman qui restera malheureusement le seul de Joan Samson. Paru en 1976, il conte l'histoire de l'arrivée dans une petite ville rurale du New Hampshire d'un drôle de commissaire-priseur venu de la ville. Aidé des forces de l'ordre, il commence à organiser des ventes aux enchères avec les biens dont les habitants, parmi lesquels la famille Moore, acceptent de se défaire "pour la bonne cause" : donner des moyens à la sécurité et au développement de la ville. Les Moore se rendent pourtant compte que le nouveau maître de la ville ne compte pas s'arrêter de sitôt, alors que tout le monde semble pris dans un effroyable engrenage.
Il m'a été très difficile de lâcher Délivrez-nous du bien avant la fin tant la mécanique lentement mise en place est efficace. Propulsé dans l'impasse que les Moore semblent obligés d'emprunter, il est difficile de reprendre son souffle tant on a l'impression que le mur va bientôt être percuté.
Joan Samson décrit parfaitement le phénomène d'emprise, en plongeant profondément dans la psychologie des personnages des Moore, oscillant tout au long du récit entre effroi, soumission et rébellion. Satellites de cette famille en détresse, les autres personnages, tout aussi justes, complètent les points de vue de réactions différentes.
Furieuse dénonciation du capitalisme, Délivrez-nous du bien en décrit tout à fait les mécanismes, tout en détaillant avec violence le choc des valeurs entre ville et ruralité. Magistral de bout en bout.
J'ai eu un véritable coup de cœur pour ce livre de Régis de Sà Moreira que j'ai trouvé naturellement empilé, bien en vue, sur l'une des tables de la librairie qui me fournit, modestement orné d'une étiquette "les libraires ont adoré".
Il m'a épaté par son propos : l'histoire d'un film improbable, celui de deux frères, l'un scénariste, l'autre réalisateur qui, alors que les confinements se succèdent, décident de se retrouver pour donner corps à leur œuvre majeure. Ils accoucheront d'un film étrange, une histoire de robot, qui pourrait sembler anecdotique, mais qui aura pourtant un impact inimaginable.
Il m'a épaté par sa forme : une succession de prises de parole souvent brèves, anarchiques, quand chacun des protagonistes de cette aventure, du figurant à la grande star, du technicien au chef opérateur, se donne tour à tour le rôle du héros de sa propre vie, le tout finissant par donner …
J'ai eu un véritable coup de cœur pour ce livre de Régis de Sà Moreira que j'ai trouvé naturellement empilé, bien en vue, sur l'une des tables de la librairie qui me fournit, modestement orné d'une étiquette "les libraires ont adoré".
Il m'a épaté par son propos : l'histoire d'un film improbable, celui de deux frères, l'un scénariste, l'autre réalisateur qui, alors que les confinements se succèdent, décident de se retrouver pour donner corps à leur œuvre majeure. Ils accoucheront d'un film étrange, une histoire de robot, qui pourrait sembler anecdotique, mais qui aura pourtant un impact inimaginable.
Il m'a épaté par sa forme : une succession de prises de parole souvent brèves, anarchiques, quand chacun des protagonistes de cette aventure, du figurant à la grande star, du technicien au chef opérateur, se donne tour à tour le rôle du héros de sa propre vie, le tout finissant par donner corps à une fresque bien plus large que le simple tournage du film. Il m'a épaté par son sous-texte : mettant beaucoup en lumière les figures de l'ombre. Les dires de ce figurant ne souhaitant pas devenir personnage, de ce chef opérateur conscient du caractère indispensable de sa discrétion, sont parmi les textes m'ayant le plus touchée.
Lorsque vous comprenez que vous êtes avant tout un support pour le monde intérieur des autres, votre importance se réduit en même temps que votre pouvoir augmente.
Il m'a épaté par sa virtuosité : quand les paragraphes se succèdent, décousus et disparates, mais finissent par esquisser une histoire ample ; quand les sous-entendus des uns comblent les blancs des autres ; quand certains détails discrets mettant un doute en tête finissent par ne plus pouvoir être ignorés et qu'on se rend compte des différences.
Les grands enfants, sous ses airs ordinaires, cache en fait un récit subtil et émouvant, fait de portraits terriblement touchants au service d'une intrigue originale et captivante. Ce fut un plaisir immense d'en découvrir toutes les facettes.
Court essai au faux air de roman policier, En cherchant Majorana s'éloigne des livres habituels d'Etienne Klein, surtout reconnu pour ses talents de vulgarisateur. Il détaille en effet dans ce texte l'enquête qu'il a lui-même menée pour tenter de retracer la vie d'Ettore Majorana, physicien dont la carrière fut aussi géniale que brève, réputé inadapté socialement et qui disparaît apparemment volontairement sans laisser de traces en 1938. Une enquête qui l'entraîne jusqu'en Italie, à la rencontre de la famille du disparu, mais également au cœur de toutes les archives qu'il peut rassembler au sujet de cet étrange personnage et de ses travaux.
En suivant ses pérégrinations, on en apprend beaucoup sur Majorana (dont je n'avais jamais entendu parler auparavant), ses découvertes et ses théories, sur l'histoire de la physique et sur l'Italie des années 20/30. La plume d'Etienne Klein fait toujours merveille pour accrocher un lecteur et le garder captif, …
Court essai au faux air de roman policier, En cherchant Majorana s'éloigne des livres habituels d'Etienne Klein, surtout reconnu pour ses talents de vulgarisateur. Il détaille en effet dans ce texte l'enquête qu'il a lui-même menée pour tenter de retracer la vie d'Ettore Majorana, physicien dont la carrière fut aussi géniale que brève, réputé inadapté socialement et qui disparaît apparemment volontairement sans laisser de traces en 1938. Une enquête qui l'entraîne jusqu'en Italie, à la rencontre de la famille du disparu, mais également au cœur de toutes les archives qu'il peut rassembler au sujet de cet étrange personnage et de ses travaux.
En suivant ses pérégrinations, on en apprend beaucoup sur Majorana (dont je n'avais jamais entendu parler auparavant), ses découvertes et ses théories, sur l'histoire de la physique et sur l'Italie des années 20/30. La plume d'Etienne Klein fait toujours merveille pour accrocher un lecteur et le garder captif, même au moment d'expliquer des concepts avancés de physique, et je me suis passionnée pour l'ombre de ce scientifique étrange, sans doute le plus doué de son époque, adoubé par ses pairs, mais également irrémédiablement en rupture avec le monde qui l'entoure. J'ai suivi avec assiduité les tâtonnements de l'enquêteur en herbe, ses échecs, ses découvertes, cherchant avec lui à comprendre ce qui avait bien pu se passer.
Au fil de la lecture, on en apprend également beaucoup sur l'auteur, Etienne Klein, qui avoue qu'Ettore Majorana lui est "tombé dessus" au début de ses études de physique et dont on ressent à chaque page la fascination et l'admiration. En cherchant Majorana, il a en effet trouvé bien d'autres choses et se plaît à le transmettre dans cette lecture qui a passionné l'amatrice d'histoire des sciences et d'histoire des hommes que je suis.
Putain, j'aime pas choisir. Tu aimes ça, toi? Moi ça m'irait bien de ne plus être libre, plus jamais. Mais pas, genre, en prison, c'est pas ça que je veux dire. Sur des rails, quoi, arrêter de devoir faire des choix tout le temps et jamais deviner quelles vont être les conséquences. Chaque choix en entraîne un autre. Tu vois ce que je veux dire ? C'est ça qui est affreux, dans la vie. Tous ces choix qu'on doit faire tout le temps.
— Volna by Christophe Siébert
Qu'est-ce qui est passé par la tête du journaliste Jacky Schwartzmann quand il a eu l'idée folle d'aller courir le marathon de Pyongyang ? Outre le léger détail qui est que Pyongyang est la capitale de l'une des dictatures les plus fermées au monde, il y en a un autre : s'il est un coureur du dimanche, il y a un gouffre entre sa pratique et préparer un marathon ! Manifestement, ces quelques broutilles ne sont pas du genre à arrêter notre homme qui se lance dans l'aventure et nous la raconte dans les détails pour notre plus grand plaisir.
Aventure épique, s'il en est, avec ses épreuves à surmonter : convaincre ses proches qu'il n'a pas perdu la raison, triompher des épreuves administratives, tout en préparant au mieux une épreuve sportive. Avec son regard effronté et son humour inébranlable, il nous en apprend beaucoup, mine de rien, grâce à …
Qu'est-ce qui est passé par la tête du journaliste Jacky Schwartzmann quand il a eu l'idée folle d'aller courir le marathon de Pyongyang ? Outre le léger détail qui est que Pyongyang est la capitale de l'une des dictatures les plus fermées au monde, il y en a un autre : s'il est un coureur du dimanche, il y a un gouffre entre sa pratique et préparer un marathon ! Manifestement, ces quelques broutilles ne sont pas du genre à arrêter notre homme qui se lance dans l'aventure et nous la raconte dans les détails pour notre plus grand plaisir.
Aventure épique, s'il en est, avec ses épreuves à surmonter : convaincre ses proches qu'il n'a pas perdu la raison, triompher des épreuves administratives, tout en préparant au mieux une épreuve sportive. Avec son regard effronté et son humour inébranlable, il nous en apprend beaucoup, mine de rien, grâce à ses perceptions, sur le pays et le peuple coréen. En mêlant le récit de ses efforts pour atteindre ses objectifs sportifs avec sa découverte d'un pays replié sur lui-même, il nous livre un récit passionnant, touchant et vrai, qui m'a émue (un peu) et fait rire (beaucoup). De quoi en tirer de belles leçons de vie.
Ça y est, c'est fini, Eugène est bel et bien le dernier tome de la série RIP. Un tome qui clos une série extrêmement qualitative, que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire. Je ne saurais que louer la maîtrise de Gaet's. Il a su fournir un scénario extrêmement dense, aux intrigues étroitement intriquées, tout en ménageant suffisamment de zones d'ombre pour garder l’intérêt du lecteur jusqu'au bout. Son habilité à donner vie à des personnages aussi détestables que crédibles y est aussi pour beaucoup, et Albert, Maurice, Fanette et tous les autres resteront longtemps dans mon souvenir. Les dessins de Julien Monnier auront également été grandioses du début à la fin, sa maîtrise des visages et des paysages urbains ont grandement contribué au charme de la série.
Nulle crainte à avoir au sujet de ce dernier tome : il clôt magnifiquement cette histoire violente et triste. Eugène n'est pas …
Ça y est, c'est fini, Eugène est bel et bien le dernier tome de la série RIP. Un tome qui clos une série extrêmement qualitative, que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire. Je ne saurais que louer la maîtrise de Gaet's. Il a su fournir un scénario extrêmement dense, aux intrigues étroitement intriquées, tout en ménageant suffisamment de zones d'ombre pour garder l’intérêt du lecteur jusqu'au bout. Son habilité à donner vie à des personnages aussi détestables que crédibles y est aussi pour beaucoup, et Albert, Maurice, Fanette et tous les autres resteront longtemps dans mon souvenir. Les dessins de Julien Monnier auront également été grandioses du début à la fin, sa maîtrise des visages et des paysages urbains ont grandement contribué au charme de la série.
Nulle crainte à avoir au sujet de ce dernier tome : il clôt magnifiquement cette histoire violente et triste. Eugène n'est pas le plus simple des personnages. C'est encore une fois sale et dur. Je ne cache pas mon émotion quand il a fallu tourner la dernière page. Cependant, la fin est à la hauteur du reste et aucune frustration ne subsiste... uniquement la tristesse que ça soit déjà fini.