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J'ai beaucoup apprécié ce roman. L'écriture en est très belle et très poétique. Je l'ai dévoré. C'est un roman sur l'écriture, les rêves et les cauchemars, avec une profonde part de surnaturel. L'auteur fait aussi référence aux forums d'écriture, au monde de l'édition, au syndrome de l'imposteur, au choix d'être publié ou non, aux motivations de l'écriture... Ce roman est une mise en abyme du début à la fin. Et puis, il y a Midnight City, une sorte de monde parallèle : le monde des rêves et des cauchemars, des Rêvarchitectes, du démiurge, des Nocturnes, ... J'ai aussi beaucoup apprécié les personnages : j'ai trouvé qu'ils étaient bien écrits, très réels dans leurs émotions et très attachants. En temps qu'écrivain, je me suis retrouvé dans leurs questionnements sur l'écriture. Mention spéciale pour l'énigmatique mécène qui n'est pas ce qu'il parait. La Cité de Minuit est un lieu extraordinaire et tous les personnages qui y vivent sont émouvants.

Une très belle lecture. L'univers d'Erèbe est vraiment magnifique, rempli de mélancolie et de beauté, à l'image des différents gardiens qui l'ont protégé. La dimension onirique et métamorphe de ce royaume est véritablement mise en valeur par les descriptions très poétiques de l'auteur.

Je me suis attachée aux deux héros qui ont chacun une famille compliquée mais qui sont émouvants et intéressants. Je trouve d'ailleurs que l'héroïne a une belle évolution de sa personnalité. Je ne vais pas en dire davantage, pour éviter de trop divulgâcher. 😉

De nombreux personnages sont présents dans ce roman et tous sont plutôt bien caractérisés. Aucun ne laisse indifférent.

L'intrigue se déroule tout doucement ; on en apprend davantage de révélation en révélation sur le rôle des gardiens, l'histoire des leurs familles. Les émotions se renforcent. le dernier tiers du roman contient beaucoup plus d'actions, un peu plus de violence et de rebondissements pour un dénouement que j'ai trouvé très juste pour cette histoire.

Au niveau de la temporalité, on passe du présent, au passé et au futur et c'est assez déstabilisant, tout en maintenant un mystère que j'ai beaucoup apprécié. On aperçoit ainsi de nombreux personnages avant de les connaitre. L'explication de l'origine de ces retours dans le passé et divinations du futur est plutôt bien amenée : chaque scène est décrite avec une atmosphère particulière, propre à chaque type de voyage dans le temps (passé ou futur).

Contenus sensibles : mort, suicides, alcoolisme, blessure, dépression

L'histoire se développe dans un monde très riche, très personnel et original. Nous découvrons surtout Catelune et Estien. C'est un univers de fantasy qui s'apparente plutôt à une societé moderne (XVIIIe/XIXe siècle) avec des éléments médiévaux. La magie est très peu présente et la technologie assez développée : train, journaux, facteurs, armes à feu côtoient bateaux à voile, épée, charrettes tirés par des chevaux. L'ensemble est cohérent. le mélange des époques m'a toujours attirée dans un roman, et, ici, il est très bien amené. le worldbuilding est très impressionnant : avant chaque chapitre une sorte de préambule prenant la forme d'extraits de lettres, d'articles de journaux, de livre d'histoire, apportent des éléments de contexte sur le monde.

Les rancuras sont l'une des seules manifestations surnaturelles (avec la marque des Chasseurs) et ils donnent aussi son originalité à ce roman : des objets de la vie quotidienne transformés par les émotions négatives ou des traumatismes de leur propriétaire, qui prennent vie. C'est un thème très fort. L'horreur est au rendez-vous avec eux.

Le héros, Novem, est une jeune personne non binaire, qui fait partie des Chasseurs, seuls capables de vaincre les rancuras. On croise plusieurs Chasseurs et on en apprend davantage sur l'origine de leurs pouvoirs au fur et à mesure du roman.

Pour en revenir à Novem, il se cache bien plus de choses en ce personnage et l'on découvre tout cela au fur et à mesure de l'intrigue, avec un grand intérêt. Je dois dire qu'iel ne m'a pas paru toujours très sympathique. L'évolution du personnage reste cependant très intéressante et j'ai éprouvé de la peine pour iel, car iel subit de très nombreuses épreuves.

Chaque personnage principal est très bien caractérisé : pas de stéréotypes de grand héros héroïque, pas de personnages parfaits qui combattent des monstres horribles. Chacun d'eux est très humain et peut avoir des aspects désagréables ou se comporter d'une manière qui m'a un peu fait grincer des dents à certains moments. 😉 Je me suis davantage attachée à certains personnages secondaires qu'au protagoniste. D'ailleurs, il y en a un en particulier que j'aurais aimé voir plus développé.

L'intrigue contient de nombreux rebondissements et de nombreuses révélations qui tirent l'histoire dans une direction que je n'avais pas prévue, pour mon plus grand plaisir. Les rancuras sont vraiment au coeur de l'histoire, encore plus que ce que l'on croit en commençant à lire le roman.

L'autrice écrit pour un public adulte et les avertissements inscrits avant le début du roman sont très clairs : certaines scènes sont d'une très grande violence, parfois assez graphique, même si elles restent assez courtes. C'est donc pour un public averti qui n'est pas dérangé par l'horreur (ou les insectes). Elle a une très belle plume : ses descriptions sont très évocatrices, le vocabulaire précis, les dialogues fluides et vivants. Les noms de lieu sont particulièrement bien trouvés et remplis d'images, d'odeurs, de bruits … : Catelune, Roseronce, Zérissen…