Vieux geek aigri, je cherche dans les livres à comprendre les humains et des graines de futurs un peu plus désirables. Mes goûts me poussent essentiellement vers les récits contemporains et l’anticipation.
Chronique du 115 est une plongée dans une réalité qu’on a du mal à regarder …
Le sujet est délicat, parler d’exclusion sans avoir un regard surplombant, et je trouve qu‘Aude Massot s’en est très bien sortie. Elle livre un ouvrage à la fois pédagogique (avec une histoire du SAMU social par son créateur, Xavier Emmanuelli, et l’introduction de quelques clés théoriques) et sensible, témoignage des maraudes auxquelles elle a participé. Une lecture que je recommande.
De septembre 1973 à juin 1980, Annie Chemla nous livre le journal d’une militante du …
Ce témoignage d’Annie Chemla est passionnant ! Je connaissais dans les grandes lignes la brève histoire du MLAC, les avortements clandestins et les procès. Mais ici, derrière la « grande histoire », c’est l’histoire humaine qui se dévoile. Au delà de la lutte pour conquérir de nouveaux droits, c’est une histoire de femmes, de sororité, d’empouvoirement, de ce que l’action concrète fait, bien au delà des discours et des actions symboliques.
Et puis, en ces temps de monté du fascisme, lire des récits de luttes victorieuses fait un bien fou. Oui, elles l’ont fait, et cela donne l’espoir que demain d’autres le refassent.
Sur Ankou, Damian Sabre, le leader des pilotes, veut renouer avec les rêves d'aventure jadis …
Un opéra spatial pour tous public, qui peut être une bonne initiation au genre. Les héroïnes sont sympathiques, les thèmes abordés nombreux et le rythme tient en haleine. Je suis trop vieux pour avoir accroché au style, très accessible et j’ai trouvé certaines ficelles un peu grosses, mais dans l’ensemble c’était une lecture agréable.
La Flotte d’exode est une relique du passé. Constituée des anciens vaisseaux ayant fui la …
La Flotte, ce sont ces immenses vaisseaux dans lesquels les dernièr·es humain·es ont fuit leur planète mourante, et qui orbitent désormais autour d’un soleil sans système planétaire. Les conditions ont créé une société vivant en quasi autarcie : ici, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se recycle. Une société utopique, relativement autogérée, qui ne tient pas par la contrainte mais par la conviction de ses membres que l’entraide et le respect des règles communes est la condition de leur survie.
Pas vraiment d’intrigue ici, mais des tranches de vie, on découvre progressivement le fonctionnement de la société à travers une galerie de personnages.
Comme toujours chez Becky Chambers, c’est doux, optimiste, un peu triste. Contrairement aux deux premiers tomes, c’est plus une société qui est mise en avant, que des personnages, et je suis donc un peu moins entré dans l’histoire, mais je ne l’en ai pas …
La Flotte, ce sont ces immenses vaisseaux dans lesquels les dernièr·es humain·es ont fuit leur planète mourante, et qui orbitent désormais autour d’un soleil sans système planétaire. Les conditions ont créé une société vivant en quasi autarcie : ici, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se recycle. Une société utopique, relativement autogérée, qui ne tient pas par la contrainte mais par la conviction de ses membres que l’entraide et le respect des règles communes est la condition de leur survie.
Pas vraiment d’intrigue ici, mais des tranches de vie, on découvre progressivement le fonctionnement de la société à travers une galerie de personnages.
Comme toujours chez Becky Chambers, c’est doux, optimiste, un peu triste. Contrairement aux deux premiers tomes, c’est plus une société qui est mise en avant, que des personnages, et je suis donc un peu moins entré dans l’histoire, mais je ne l’en ai pas moins adorée.
J’ai dévoré ce livre !
Pourtant, la forme est aride — 600 pages d’un bloc sans respirations — et l’intrigue principale tourne autour d’une histoire d’amour, pas vraiment ma came. Mais l’univers méticuleusement décrit est lui passionnant. Nous sommes dans une centaine d’année. L’essentiel du continent africain, Katiopa, est depuis peu réunifié. À travers le parcours des personnages, on découvre le lent travail qui a mené à cette unification, les débats politiques sur les moyens de bâtir une nouvelle nation, sur ses propres bases, les difficultés à surmonter… Parmi les problèmes à régler, la présence sur le territoire de réfugiés français, qui ont fuit le multiculturalisme et refusent le moindre contact avec la société katiopienne.
C’est une utopie en construction, méticuleusement décrite. Pas une utopie pour faire rêver les gauchistes, mais avec d’autres références, d’autres valeurs, un monde alternatif avec des côtés désirables et d’autres moins.
La langue du récit …
J’ai dévoré ce livre !
Pourtant, la forme est aride — 600 pages d’un bloc sans respirations — et l’intrigue principale tourne autour d’une histoire d’amour, pas vraiment ma came. Mais l’univers méticuleusement décrit est lui passionnant. Nous sommes dans une centaine d’année. L’essentiel du continent africain, Katiopa, est depuis peu réunifié. À travers le parcours des personnages, on découvre le lent travail qui a mené à cette unification, les débats politiques sur les moyens de bâtir une nouvelle nation, sur ses propres bases, les difficultés à surmonter… Parmi les problèmes à régler, la présence sur le territoire de réfugiés français, qui ont fuit le multiculturalisme et refusent le moindre contact avec la société katiopienne.
C’est une utopie en construction, méticuleusement décrite. Pas une utopie pour faire rêver les gauchistes, mais avec d’autres références, d’autres valeurs, un monde alternatif avec des côtés désirables et d’autres moins.
La langue du récit est un mélange de français et de mots de nombreuses langues du Continent (le lexique final est utile), contribuant au dépaysement.
J’ai beaucoup aimé ce voyage, très riche pour nourrir l’imaginaire à d’autres sources que celles de l’occident.
Lauréate du prix Nobel de littérature 2018, Olga Tokarczuk nous offre un recueil de nouvelles …
Un livre qui porte bien son nom. Elles sont bizarres ces nouvelles.
Les premières m’ont laissé de glace. Essentiellement de courtes tranches de vie sans réel enjeu dramatique. Bien écrite, mais pas vraiment ma came. Ça m’a fait penser à des nouvelles fantastiques du XIXième siècle, auxquelles je n’accroche plus ces jours-ci.
J’ai bien fait de ne pas faire tomber le livre, car les trois derniers récits, qui occupent la moitié du volume, m’ont davantage plu. Le Transfugium, La Montagne de Tous-les-saints et Le Calendrier des fêtes humaines sont des récits d’anticipation, où, suivant un personnage, on glisse un regard furtif dans des mondes alternatifs qui éveillent l’imagination.
La vie d’Elias est une course d’obstacles. La vingtaine, elle tente de suivre ses études …
J’ai lu récemment Nous sommes la poussière, de Plume D. Serves ( @Eva@imaginair.es )
J’ai beaucoup aimé ce récit. On suit quelques années de la vie d’Elias, qui a été diagnostiquée « magnétophile ». Son rapport à la magnétophilie, ses luttes contre le validisme, mais aussi ses relations avec ses proches, parents, amies, amantes.
À travers cette pathologie imaginaire, on devine différents handicaps bien réels, plus ou moins visibles. En tant que valide, ce récit m’a fait réfléchir. Ça n’est pas qu’une allégorie sur la maladie, mais aussi un portrait de femmes, humaines, très attachantes. Grâce à cela, le récit permet de dépasser la prise de conscience pour faire, un peu, l’expérience du validisme.
Deux petits regrets, sur la forme (entre les chapitres se glissent deux autres histoires, deux autres points de vue, mais je n’ai pas adhéré au procédé) et le dénouement. Mais ce ne sont que des détails, …
J’ai lu récemment Nous sommes la poussière, de Plume D. Serves ( @Eva@imaginair.es )
J’ai beaucoup aimé ce récit. On suit quelques années de la vie d’Elias, qui a été diagnostiquée « magnétophile ». Son rapport à la magnétophilie, ses luttes contre le validisme, mais aussi ses relations avec ses proches, parents, amies, amantes.
À travers cette pathologie imaginaire, on devine différents handicaps bien réels, plus ou moins visibles. En tant que valide, ce récit m’a fait réfléchir. Ça n’est pas qu’une allégorie sur la maladie, mais aussi un portrait de femmes, humaines, très attachantes. Grâce à cela, le récit permet de dépasser la prise de conscience pour faire, un peu, l’expérience du validisme.
Deux petits regrets, sur la forme (entre les chapitres se glissent deux autres histoires, deux autres points de vue, mais je n’ai pas adhéré au procédé) et le dénouement. Mais ce ne sont que des détails, je recommande cette lecture.
Une musique libre et joyeuse s’élève des pages de ce premier roman : celle d’un …
Pleine et douce est la première œuvre de fiction de la philosophe Camille Froidevaux-Metterie. Dans ce roman choral, elle dresse, chapitre après chapitre, des portraits de femmes d’aujourd’hui, de celle qui vient de naître à la grande-tante qui vieillit entourée de ses sœurs. L’intrigue n’est qu’un fil rouge pour nous les présenter.
Un livre dur (un peu) et doux (beaucoup). Je regrette juste le côté parfois un peu artificiel de l’exercice, chaque portrait étant un prétexte pour aborder un sujet (avertissement : mention de viol et d’anorexie).
La paix n'est pas l'objectif. C'est la solution. 2098. Aureliano est las du XXIe siècle, …
Avec Le premier jour de paix, Élisa Beiram offre une vision du futur plausible, sombre mais teintée d’optimisme. 2098. La catastrophe climatique a rendu une large partie de la planète inhabitable, causant exodes et conflits pour les ressources. Les dernières communautés humaines essaient de reconstruire un autre monde. On suit le chemin de quelques médiatrices itinérantes, qui aident à désamorcer les conflits. Une lecture agréable, qui aide à réfléchir à ce que pourrait être la reconstruction après l’apocalypse en cours. Mais j’ai regretté qu’aux deux tiers du récit débarque soudain une intrigue secondaire incongrue, qui de mon point de vue n’apporte rien, voir brouille un peu le message.