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SaraT.

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Bibliovore compulsive. Plusieurs champs d'intérêts, incluant #sciencefiction, #BD, #photographie, #documentaire, littérature du #québec et du #canada, #sciencessociales (expertise en #religiousstudies, #laïcité, #pluralisme, #diversité). Je lis principalement en #français, mais parfois en #anglais et en #espagnol - quand les traductions ne sont pas encore disponibles Sur Mastodon : teinturs@social.sciences.re / teinturs@photog.social Où me trouver sur le Fediverse et ailleurs : linksta.cc/@sarateinturier

Compulsive bibliovore. Many interests, including #sciencefiction, #comics, #photography, #documentary, #Quebec and #Canadian literature, #social sciences (expertise in #religiousstudies, #secularism, #pluralism, #diversity). I read mainly in #French, but sometimes in #English and #Spanish - when translations are not yet available On Mastodon: teinturs@social.sciences.re / teinturs@photog.social Where to find me on the Fediverse and elsewhere: linksta.cc/@sarateinturier

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Pourquoi lire de la science-fiction et de la fantasy ? (et aller chez son libraire) : Manifeste pour les littératures de l'imaginaire (Paperback, Français language, Les Nouvelles éditions ActuSF) No rating

Littératures d'évasion, de réflexion, de recherche, de critique sociétale... Les littératures de l'imaginaire nous sont …

Extrait de l'entretien avec Catherine Dufour, « L'expérimentation d'autres possibles », p. 285-294.

Même quand la science-fiction est hyper dépressive, elle nous donne l'impression qu'il est possible d'essayer de maîtriser notre destin. En nous alertant sur tel ou tel point, elle nous enjoint, nous, peuple, citoyen·es, lecteurs, lectrices, de faire quelque chose. Elle nous fait croire que nous avons les moyens, si on agit en collectif, d'influer sur notre présent et notre avenir. Si on est persuadé que rien n'est possible, il n'y a pas de science-fiction.

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Littératures d'évasion, de réflexion, de recherche, de critique sociétale... Les littératures de l'imaginaire nous sont …

Extrait de l'entretien avec Alice Carabédian, « L'utopie de la Culture de Iain M. Banks », p. 501-510.

Question : Tout comme moi, tu crois en la capacité des fictions à influencer la société et le monde ? Alice Carabédian : Oui, parce que je crois que c'est là que se forment les images de la société. Je ne dis pas qu'un livre changera la face du monde, mais je pense qu'il contribue à changer l'idée du monde qu'on veut. C'est pour ça que je disais que la science-fiction joue un rôle crucial, surtout aujourd'hui où le futur semble constamment rattraper le présent, comme dans une dystopie. Il est essentiel de reconnaître la responsabilité de la science-fiction. Il existe aussi une SF irresponsable qui joue avec des images dangereuses. Face à la transition de l'imaginaire à la réalité, il est crucial de réfléchir à comment l'utiliser de manière constructive.

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Littératures d'évasion, de réflexion, de recherche, de critique sociétale... Les littératures de l'imaginaire nous sont …

Les histoires d'uchronie et de voyage temporel de la fantasy et de la science-fiction suggèrent qu'il n'y a jamais eu un unique passé, figé, mais autant de passés que de personnes pour s'en souvenir et les réinterpréter. Les faits s'évanouissent dans les océans de nos imaginaires. Ces jeux, sur le registre de nos devenirs, soulignent de la même façon à quel point le problème du déterminisme tient à ce mot : futur. Ou plutôt à son singulier. Le futur se doit de rester pluriel. Ouvert donc, et toujours incertain. Il ne suffit pas d'affirmer l'impossibilité des balades dans le temps pour clore la question des futurs, dont les auteurs et les autrices de l'imaginaire travaillent à cultiver l'imprévisibilité et l'inépuisable pluralité.

Cela vaut aussi pour le futur de chacun de nous. L'uchronie peut être personnelle et se concrétiser dans le devenir de son personnage principal. Celui-ci s'interroge sur son passé, sur ce qui l'a amené à ce présent-ci. Par un curieux paradoxe, la transformation d'un hier permet de comprendre l'étendue des possibles pour demain. Le lecteur et la lectrice prennent conscience de la contingence de l'Histoire, et se sentent ainsi invités à une sorte de reprise en main de leurs vies, voire de notre monde tout entier. Le sort surprenant d'un unique individu devient le détonateur d'une transformation collective.

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Littératures d'évasion, de réflexion, de recherche, de critique sociétale... Les littératures de l'imaginaire nous sont …

Ce que mon séjour dans la Silicon Valley m'a vraiment appris, c'est que si nous avons encore en France l'horizon d'une émancipation collective, aux États-Unis, la libération s'est d'emblée conçue comme individuelle, et dès la contre-culture hippie. À l'opposé de ça, la volte, c'est toujours le collectif. La horde, c'est toujours le collectif. Les furtifs, c'est toujours collectif ! Rien de ce que j'ai écrit n'est fondé sur la libération de l'individu comme entité solitaire. Ça c'est le rêve du néolibéralisme, sa limite profonde : il ne crois pas que les liens puissent libérer. Il les voit d'abord sinon uniquement comme des chaînes. C'est effectivement un motif viscéral de désespoir. Le biopunk, ce serait l'inverse sur cet axe-ci : comprendre que les interdépendances entre les êtres trament un milieu fécond et nourricier, une étoffe dont sont tissées nos libertés réelles. Rien de plus jouissif qu'un groupe qui marche bien, qui s'éclate, qui crée ensemble. Rien de plus intense qu'une amitié ou un amour qui t'ouvre au monde.

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Extrait de l'entrevue avec Alain Damasio, « Du cyberpunk au biopunk », p. 392-409 #SF #science-fiction #SFFF #biopunk #politique

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Littératures d'évasion, de réflexion, de recherche, de critique sociétale... Les littératures de l'imaginaire nous sont …

(...) la SF est le genre le plus important pour notre époque, le plus libre et le plus puissant si tu veux interroger l'humanité et son futur. (...) c'est un outil fantastique pour penser et faire penser, pour faire de la politique intelligente et fine. Ma lecture du genre, qui vaut ce qu'elle vaut, est que la science-fiction a été dominée dans les cinquante dernières années par le cyberpunk et sa promesse indirecte ou souterraine d'émancipation des corps et des esprits par la technologie. Dès le début pourtant, et c'est le sens du suffixe « punk », les écrivains devinent déjà que ça va foirer, que le cyber comme augmentation de l'humain va être dévoyé, tordu, sali du dedans par les corporations et le capitalisme, par les pulsions de pouvoir de domination, la lâcheté et l'avidité, etc. Malgré tout, la promesse a été reprise par moultes entreprises de la Tech, les GAFAM en tête, par Apple par exemple, qui fait du « cyberpunk washing ». Ils ont préservé la promesse de libération par la techno, mais sans ce que ça implique de merde, de crasse, de dégradations, de perversions, etc. Ce n'est qu'une libération publicitaire, strictement individuelle. (...) La trahison de la promesses cyberpunk, son retournement en une immense machination de la dépendance, est le grand événement du XXIe siècle, bien plus important que toutes les guerres parce qu'elles structurent le quotidien de 6 ou 7 milliards d'individus dans tous les pays du monde. (...) Si tu crois à la puissance libératrice de la science-fiction, cette trahison implique de faire émerger un autre paradigme. Et cet autre paradigme, à mes yeux, c'est le vivant, à la fois animal et végétal, les bactéries, les virus, les champignons autant que les biotopes, c'est notre rapport à renouer avec les rivières, la montagne, l'océan, les forces. J'appelle ça le biopunk, même si le mot sonne un peu schtroumpf.

Pourquoi lire de la science-fiction et de la fantasy ? (et aller chez son libraire) : Manifeste pour les littératures de l'imaginaire by ,

Extrait de l'entrevue avec Alain Damasio, « Du cyberpunk au biopunk », p. 392-409 #SF #science-fiction #SFFF #biopunk #cyberpunk

reviewed Permafrost by Eva Baltasar

Permafrost (Paperback, catalan language, Verdier) 5 stars

Pour pouvoir vivre, la narratrice de Permafrost n’a eu d’autre choix que de se protéger …

Quand la langue décape toute carapace, fût-elle Permafrostée

4 stars

Monologues d'une lesbienne quadra dépressive : il y a mieux pour attirer le chaland. Et pourtant : la langue est ciselée au cordeau, jouissive dans ses expressions déjantées et inattendues, poétiques au cœur d'une noirceur tournée en dérision à chaque ligne. La thématique y reprend du poil de la bête, dans de courts chapitres a priori sans queue ni tête, désopilants des propos sans filtres que tient l'auteure sur le mal-être de la narratrice, engoncée dans la carapace qu'elle s'est forgée pour tenir - tenir dans un univers féminin étouffant (mère, sœur), dans des relations qu'elle s'obstine à rompre (ses amantes), dans la découverte crue de la sexualité à l'adolescence, totalement et rapidement assumée. Toute carapace, même gelée, peut se fissurer : les craquelures apparaissent au milieu d'un cynisme qui s'exprime jusqu'à la dernière page, ouvrant à autre chose qu'à l'aspiration à la disparition physique. La plume d'Eva Baltasar s'est …