Reviews and Comments

Alors d'accord, on est sur un livre publié en 2005, donc on ne pourra pas lui reprocher son manque de prise en compte des changements d'Internet, mais tout de même, ce livre reste décevant. Écrit par Thomas Ferenczi, journaliste ayant fait sa carrière au Monde dans différents postes, on voit qu'il a bien fait son travail de recherche historique le journalisme, et le livre inclut des citations et une partie historique. Mais il est construit autour des différents types de journalisme : les reporters, les correspondant-es, les enquêteurs-trices, les critiques etc, avec à chaque fois des informations sur l'historique de ce travail et une description du role moderne. Effectivement, cela dresse un panorama du métier de journaliste mais c'est quand même très léger sur la fonction du journalisme et des médias dans la société. Aucune mention de la question de centralité des pouvoir, du role de gardien de l'information des journalistes. C'est toujours très général, enrichi de notes historiques et saupoudré de bonnes anecdotes, mais ça manque de fond. Je pense que j'aurais préféré un livre sur le journalisme écrit par un sociologue.

Après avoir lu quelques livres sur les questions d'antisémitisme et lu pas mal sur l'histoire de la Palestine, j'attendais beaucoup de ce nouveau livre publié en 2024 aux éditions du commun, et je n'ai pas été déçu ! Ce livre est clairement le résultat d'un travail titanesque pour résumer de manière synthétique et claire l'histoire complexe de l'antisémitisme ainsi que d’Israël, et expliquer en détail les différentes facettes de l'antisémitisme. Venant clairement de la gauche radicale, les auteurs viennent également poser leur point de vue politique sur la question de l'antisémitisme à gauche, sans nier l'instrumentalisation de celle-ci par l'extrême droite française et Israélienne, mais sans faire de concession à la nécessite pour la gauche de remettre ce sujet comme un sujet central de l'antiracisme. Et enfin, ils viennent proposer des solutions : que faire contre le complotisme ? Comment et pourquoi lutter contre l'antisémitisme au sein de nos syndicats ? Quelles pédagogies adopter ? C'est clair, c'est argumenté et c'est pédagogique. C'est un livre qu'il faut lire à gauche pour comprendre ce qui se joue sur les questions d'antisémitisme aujourd'hui et avoir des pistes de lutte (que l'on soit d'accord avec ses auteurs ou pas).

(Vous pouvez retrouver la liste des livres recommandés à la fin du livre ici : bouquins.zbeul.fr/list/126/s/lectures-sur-lantisemitisme )

I really enjoyed reading "Jews don't count", David Baddiel is a British and Jewish writer and comedian who has always been open about being Jewish and confronting progressive people and collective with their knowledge and position on antisemitism. And it is exactly what this book is doing: it is providing many examples where antisemitism is not considered in the same way we consider other forms of racism in progressive circles. One example given in the book is the musical The Color Purple from Alice Walker where the actress Seyi Omooba was removed from her role for homophobia but no one raised the antisemitic statements made by Alice Walker. With all these examples Baddiel asks: why are we considering antisemitism as a second-class racism? Why aren't we applying the same concepts to antisemitism than for other forms of racism? And what I really appreciated, is that the book aims at asking the questions more than providing answers. For instance, he raised the fact that while cis people playing trans gender role is seen as an issue, non Jewish people playing Jewish people is not, even when there is not a single Jewish actor in a Jewish play. And he isn't saying that we should apply all the concepts in the exact same way, but more that in doesn't occur to progressive people that we are not applying them. Having a short (100 pages) and provocative book raising these issues on the left is a really good thing to start conversations that should happen.

Douarnenez est une petite ville côtière de Bretagne qui s'est de plus en plus "touristifié" comme pas mal de villes voisines au cours de la dernière décennie, repoussant les habitants de la ville et les précaires en dehors du port et de la ville pour personnes riches. Habiter une ville touristique est le résultat du travail militant d'un collectif d'habitant-es voulant reprendre du pouvoir sur l'endroit ou iels vivent, il s'agit donc de recherche amateurice et militante qui a donné lieu à plusieurs projets et actions dont ce livre, et c'est vraiment génial de lire des livres comme ça. C'est donc un livre un peu patchwork, qu'ont sent écrit à plusieurs mains, et qui regroupe des choses diverses mais c'est ce qui en fait sa richesse. D'abord dans son contenu, travaillé, documenté et abordable : l'histoire du tourisme, l'histoire de Douarnenez et de la côte bretonne... Un livre qui parle de capitalisme du point de vue de celleux qui le subissent. Mais c'est également un livre personnel, qui regroupe des témoignages de personnes précaires en galères, de personnes qui en ont marre, d'entraide et de solidarité entre celleux qui sont aussi là l'hiver. Bref, c'est un livre qui fait du bien pour comprendre les dynamiques violentes du capitaliste et de l'urbanisme quand il lui obéit, mais c'est aussi un livre qui donne des clés et des idées pour reprendre du pouvoir chez soi, pour se dire qu'on ne devrait pas subir un aménagement de là ou on vit (et que si on le subit pas c'est qu'on fait sans doute parti des privilégiés pour qui il est fait). Encore un livre inhabituel et militant cool des éditions du commun, assez proche dans l'idée de "Ceci n'est pas un Atlas", je recommande.